Diabète et conduite automobile

Diabète et conduite automobile



A priori, rien n’empêche une personne diabétique de prendre le volant. A condition que son diabète soit stabilisé et qu’elle respecte certaines précautions. Sous traitement, un risque d’hypoglycémie existe toujours. Le point avec les recommandations de l’Association suisse du diabète.
Par Patricia Bernheim

Certaines personnes diabétiques n’ont pas le droit de conduire.

Vrai. C’est rare, mais cela peut arriver. Les demandeurs de permis de conduire doivent signaler l’existence de maladies (diabète, maladies cardio-vasculaires, épilepsie, etc.) lors de leur démarche. Ces demandes, quels que soient les véhicules, sont automatiquement dirigées vers les médecins-conseils du service des automobiles. Ils décident, au cas par cas, de délivrer ou non une autorisation et du code qui sera inscrit sur le permis de conduire.

Les personnes diabétiques provoquent plus d’accidents que les autres.

Faux. Des études ont démontré que les diabétiques ne sont vraisemblablement pas plus à l’origine d’accidents de la circulation que les autres automobilistes. En revanche, chez les diabétiques, une baisse du taux de sucre dans le sang (hypoglycémie) est souvent une cause majeure des accidents. Il suffit en effet d’un taux de glycémie de < 4 mmol/l pour que l’aptitude à conduire diminue sensiblement.

L’hypoglycémie au volant est dangereuse.

Vrai. L’hypoglycémie réduit la capacité de concentration et de réaction au volant et peut provoquer une altération de l’état de conscience. Au volant, on ne peut pas se fier à sa perception habituelle de l’hypoglycémie. La conduite exigeant une plus grande concentration, l’hypoglycémie est généralement moins bien perçue. C’est la raison pour laquelle vous devez toujours avoir à portée de main une barre de céréales, une boisson sucrée (voir encadré).

Trouver les causes de l’hypoglycémie est difficile.

Vrai et faux. Les causes de l’hypoglycémie pouvant être multiples, il n’est pas toujours aisé de les désigner avec précision. Néanmoins, il faut savoir que des hypoglycémies peuvent se produire si vous êtres traité par insuline ou si vous prenez certains médicaments à effet hypoglycémiant (réduisant le taux de sucre dans le sang), tels que les sulfonylurées ou parfois les glinides. En revanche, dans le cas de la seule prise de certains comprimés, par exemple Metformin, Acarbose et Glitazone, les hypoglycémies sont très rares. Enfin, deux causes fréquentes d’hypoglycémies au volant sont un repas pris avec retard ou sauté, ou un gros effort physique dans les heures qui précèdent la conduite.

Les signes associés à une hypoglycémie sont clairs.

Vrai. Les signes les plus souvent observés sur le plan visuel, corporel ou des sensations sont: voir les choses à double, avoir de la peine à se concentrer, avoir soudain très chaud ou se mettre à transpirer, avoir tout à coup très faim ou être très fatigué, un mal de tête soudain ou des palpitations, des tremblements, un sentiment de faiblesse ou des vertiges, une langue qui s’alourdit ou des lèvres qui deviennent insensibles, une plus grande irritabilité. Il est possible aussi que d’autres symptômes, qui vous sont propres en cas d’hypoglycémie, se manifestent. Il est donc important que vous sachiez les reconnaître.

Un contrôle systématique de la glycémie avant de prendre le volant n’est pas indispensable.

Faux. Une glycémie de 4 à 6 mmol/l passe pour être excellente, mais en voiture, la prudence est de mise d’autant plus si vous envisagez un long trajet. Ainsi, il est recommandé de ne jamais prendre le volant avec une glycémie <5 mmol/l. Donc, oui, la glycémie se contrôle avant chaque départ! Mieux: inscrivez votre glycémie dans votre carnet ou utilisez un appareil de mesure à mémoire. Cela peut vous disculper en cas d’accident.

Boire un peu d’alcool ne porte pas à conséquence.

Faux. L’alcool peut également être à l’origine d’une hypoglycémie et diminuer la perception de celle-ci. Donc, au volant, le taux d’alcoolémie doit être de 0,0‰.

Pendant le trajet, la prudence reste de mise.

Vrai. Manger à intervalles réguliers est vivement recommandé. De même, des pauses toutes les 60 à 90 min et un contrôle de glycémie à chaque arrêt sont conseillés.

En cas d’hypoglycémie au volant, on peut attendre l’aire de repos suivante.

Faux. Dès les premiers symptômes d’hypoglycémie, vous devez vous arrêter immédiatement et prendre votre collation. Arrêtez-vous sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute, allumez vos feux de détresse et arrêtez le moteur. Après une hypoglycémie, attendez au moins une demi-heure avant de reprendre la route. A cause du risque de rechute, ne poursuivez votre voyage que lorsque les symptômes ont disparu et que votre glycémie est de nouveau remontée à 6 mmol/l. Si vous êtes accompagné, le mieux est encore de passer le volant à votre passager.

Voici quelques recommandations

  • Avoir toujours dans la voiture des morceaux de sucre ou de sucre de raisin
  • Contrôler la glycémie avant et pendant le voyage
  • Eviter de sauter un repas et la dose prévue d’insuline
  • Eviter la consommation d’alcool
  • Eviter les longs trajets sans arrêts et/ou sans repas
  • S’arrêter aux premiers symptômes d’hypoglycémie et prendre tout de suite
  • 4 morceaux de sucre
  • Se rappeler d'avertir son assureur et lui signaler que vous êtes diabétique
  • Avoir toujours sur soi la carte «Je suis diabétique» avec le nom et l’adresse de son propre médecin
  • Avoir un emballage de glucagon dans une boîte réfrigérée, avertir le passager sur son utilisation.
  • Voyager tôt le matin ou l’après-midi
  • S’arrêter pendant les heures les plus chaudes de la journée
  • S’arrêter souvent pour de petites pauses et des collations légères
  • Eviter les aliments gras et lourds
  • Eviter les boissons alcoolisées
  • Alterner la conduite avec un passager
  • Respecter les horaires des repas et les injections d'insuline


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