Le diabète n'est pas un obstacle aux voyages

Le diabète n'est pas un obstacle aux voyages


Que vous soyez diabétique de type 1 ou de type 2, rien ne vous empêche de partir en voyage. A condition que votre diabète soit stabilisé, que vos vacances soient bien préparées et que vous respectiez certaines précautions, durant le trajet et sur place.
Par Patricia Bernheim

Qu’elle que soit votre destination, une visite chez votre médecin s’impose avant le départ. Pour ne pas être pris au dépourvu sur place, mieux vaut en effet préparer avec soin vos vacances. C’est là que réside le premier point de leur réussite. Cette consultation vous permettra de faire le point sur votre diabète, de vous assurer qu’il est stabilisé et de vous informer sur les risques prévisibles.
Si vous partez pour une destination lointaine, avec un changement de fuseau horaire, votre médecin vous conseillera sur vos heures d’injection pendant le déplacement et sur place. Il pourra aussi vous informer sur les précautions à prendre pour vos pieds. Il doit vous prescrire un stock suffisant et complet de matériel à emporter (voir liste ci-dessous). Prévoyez d’emporter le double de la quantité et de placer le matériel dans deux bagages séparés, dont un que vous garderez toujours sur vous. Cela vous permettra de ne pas être démuni si l’un de vos bagages était perdu ou volé.
Si vous vous rendez dans des pays où les conditions sont extrêmes, prévoyez également un sac isotherme, puisque le chaud comme le froid peuvent altérer l’insuline.
Si vous prenez l’avion, conservez toute l’insuline avec vous: elle ne doit pas voyager en soute. Pensez également à avoir, à portée de main, des réserves de sucre liquide. Profitez de cette consultation pour demander à votre médecin d’établir un compte rendu médical en anglais, que vous conserverez sur vous.
Vous aurez par ailleurs besoin d’une ordonnance complète de secours, en français, en anglais et, éventuellement, dans la langue du pays, ainsi que d’un certificat médical d’autorisation de voyager, ce qui vous évitera d’éventuels problèmes aux frontières, liés aux produits ou aux seringues.
Du côté des papiers, il vous faut également une carte de diabétique en anglais, une assurance rapatriement, les adresses des ambassades, des hôpitaux ou des centres pour diabétiques des endroits où vous vous rendez. Dans la mesure du possible, renseignez-vous sur les produits alimentaires locaux, les menus traditionnels, en particulier leurs équivalences glucidiques. Informez-vous aussi sur les concentrations des insulines du pays de destination. C’est de plus en plus rare, mais certains utilisent encore de l’insuline à 40 UI. Au moment de la réservation de votre billet d’avion, demandez à la compagnie aérienne s’il est possible d’avoir un plateau-repas pour diabétiques.
Si vous partez pour une destination lointaine, demandez également à quelle heure seront servis les repas. Lorsque vous préparez votre trousse de médicaments, n’oubliez pas les maux classiques que l’on peut rencontrer en voyage (voir liste). Assurez-vous, enfin, que vos vaccinations sont à jour.
Dernier point à vérifier avant le départ: l’état de vos pieds. Une visite chez un podologue peut se révéler utile. Et comme les voyages les mettent souvent à rude épreuve, prenez avec vous de bonnes chaussures, préalablement formées, pour éviter tous risques de blessures.

Durant le déplacement

Quel que soit votre moyen de transport, ayez toujours une collation et votre traitement à portée de main. Si vous voyagez seul en avion, prévenez le personnel de bord et dites-lui comment réagir en cas de malaise. Enfin, méfiez-vous si vous devez porter vos valises sur de longues distances: cela peut être source d’hypoglycémie. Si vous vous déplacez en voiture, faites des pauses régulières d’une demi-heure toutes les deux heures et protégez votre insuline de la chaleur.

Sur place

Conservez vos bonnes habitudes: adaptation du traitement, autocontrôles et repas réguliers. Essayez de toujours raisonner en équivalences glucidiques pour prévoir vos repas. Le riz existe comme base alimentaire pratiquement partout dans le monde. Mais d’autres aliments, peu courants chez nous, contiennent des hydrates de carbone, tels que la banane plantain, la patate douce, l’igname, le millet et bien d’autres encore. Attention aux fruits tropicaux, qui contiennent souvent plus de sucre que ceux poussant sous nos climats. En voyage, le changement de climat et d’alimentation peut être source de diarrhées, qui peuvent déstabiliser le diabète. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à consulter rapidement un médecin. 

A la mer, comme en ville ou à la montagne, prenez soin de vos pieds. En cas de diabète ancien, ils peuvent être moins sensibles à la douleur et vous pouvez vous blesser sans vous en rendre compte. Il est donc déconseillé de marcher pieds nus, où que ce soit. Contrôlez vos pieds quotidiennement et, en cas de plaies, faites le nécessaire pour prévenir une infection. Evitez le port de chaussures sans chaussettes. Ces dernières devraient être en fibres naturelles qui, grâce à leur pouvoir d’absorption, exposent moins aux complications de la transpiration que les matières synthétiques. En cas d’ampoules, ne les percez pas, mais recouvrez-les d’un pansement double peau (hydrocolloïde).

Les vacances peuvent être le moment idéal pour s’initier à un nouveau sport ou faire des randonnées. Or, vous le savez, l’hypoglycémie est le principal risque lié à l’activité physique. Raison pour laquelle la pratique d’un sport en solitaire est vivement déconseillée. Quelle que soit l’activité à laquelle vous vous adonnez, tenez compte du fait que les conditions ne sont pas les mêmes qu’habituellement: climat, fatigue, alimentation ou proximité d’un centre médical. Adaptez votre traitement en conséquence, prévoyez des collations (sucre, biscuits et eau) ainsi qu’un Hypokit glucagon et des bandelettes.
Prévenez toujours l’une des personnes de votre entourage, de manière qu’elle sache que faire en cas d’hypoglycémie. Vérifiez votre glycémie avant et après l’activité physique, mais aussi durant les heures qui suivent, puisqu’une hypoglycémie peut survenir même plusieurs heures après l’effort.

Check list du matériel à emporter

Elle doit en priorité contenir les médicaments pour vos traitements en cours. 


Pour les traitements à l’insuline: de l’insuline habituelle et rapide, des seringues ou stylos injecteurs (avec exemplaires de rechange), des aiguilles, du glucagon (face à une hypoglycémie sévère), 2 lecteurs de glycémie avec piles de rechange, une pompe à insuline de rechange (pour le cas où la vôtre tomberait en panne), des bandelettes pour la glycémie et pour l’analyse d’urine, des pansements hydrocolloïdes en cas d’ampoules.


En ce qui concerne les autres maux, les pharmaciens Diabeticare peuvent vous aider à constituer votre trousse de médicaments pour le voyage en tenant compte d’éventuelles interactions avec vos médicaments antidiabétiques. Enfin, n’oubliez pas le petit matériel de secours: des bandelettes adhésives de suture, des pansements de différentes tailles, une bande, un set de matériel à usage unique (seringue, aiguille), des ciseaux, une pince à épiler, une épingle de sûreté et un thermomètre.

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