Les médicaments efficaces pour le diabète

Mieux comprendre l’action d’un médicament qu’un médecin a prescrit, c’est aussi mieux le prendre et donc mieux le supporter. Il existe plusieurs médicaments qui font baisser le taux de sucre dans le sang.


Le diabète de type 2 est une maladie qui évolue dans le temps.
Les cellules de notre organisme deviennent résistantes à l’insuline, donc le pancréas secrète cette hormone en plus grande quantité pour tenter de faire rentrer le plus de sucre possible dans les cellules. Tant et si bien qu’il s’épuise, et qu’il n’arrive plus à « sur-fabriquer » cette hormone. Cela signifie que l’équilibre glycémique ne peut être maintenu que grâce à un traitement qui évolue lui aussi. Si le médecin modifie l’ordonnance ou rajoute un médicament, c’est pour mieux combattre l’évolution de la maladie.


LE DIABETE DE TYPE 2 SE SOIGNE EN PLUSIEURS ETAPES

Première étape : les mesures hygiéno-diététiques

A partir du moment où l’HbA1c est supérieur à 6%, il est indispensable de faire quelques efforts pour diminuer le taux de sucre dans le sang.
Les études scientifiques sont formelles : au début d’un diabète de type 2, un bon équilibre alimentaire et une activité physique régulière peuvent empêcher la maladie d’évoluer aussi bien que les médicaments.

·         Manger au moins 5 fruits et légumes par jour

·         Manger moins de produits sucrés

·         Diminuer les graisses, les fritures

·         Diminuer la consommation d’alcool

·         Arrêter le tabac

·         Marcher d’un pas vif au moins 30 minutes par jour

Il est possible aussi que le médecin décide de prescrire directement des médicaments pour le cœur ou les vaisseaux sanguins.

Deuxième étape : un seul médicament


Si au bout de six mois, le taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) est toujours supérieur à 6% malgré l’activité physique et les mesures alimentaires, le médecin pourra décider de commencer une thérapie médicamenteuse. Parfois, quand le diabète est découvert tardivement, le médecin propose une bithérapie d’emblée (voir la troisième étape).

Le traitement est adapté à chaque patient. Selon l’âge, les maladies associées, le poids ou la sévérité du diabète, le médecin choisira le médicament le mieux adapté.


La metformine

La metformine est un médicament antihyperglycémiant plutôt qu'hypoglycémiant, c'est-à-dire qu'elle évite que le taux de sucre ne soit trop haut mais elle ne peut jamais entraîner d'hypoglycémie. Elle améliore la sensibilité des cellules à l'insuline. Elle agit notamment sur le muscle comme une clé qui entrouvre une porte, pour faire rentrer le sucre dans la cellule musculaire. Elle réduit aussi la production de glucose par le foie, un phénomène déréglé dans le diabète de type 2.
(Noms commerciaux de la metformine : Glucophage® - Stagid® - Metformine Gé)
Le minimum à savoir
  • La metformine se prend au moment des repas.
  • Elle est parfois mal supportée sur le plan digestif entraînant des diarrhées ou des nausées. On évite ce type de complications en augmentant la dose très progressivement.
  • Elle doit être arrêtée avant une intervention chirurgicale ou une radiographie nécessitant l’injection d’iode dans le sang.
  • Elle ne doit plus être utilisée quand le cœur, le rein ou le foie fonctionnent très mal ou pendant la grossesse.

Les sulfamides
Les sulfamides hypoglycémiants stimulent la fabrication de l’insuline par le pancréas.
(Noms commerciaux des sulfamides : Amarel® - Daonil® - Diamicron® - Euglucan® -Glibénèse® - Glucidoral® - Glutril® - Hemi-Daonil® - Minidiab® - Ozidia® - Miglucan® - Gliclazide Gé -
Glipizide Gé)
Le minimum à savoir
  • Il en existe une douzaine, mais ils ne sont pas tous identiques. Certains doivent se prendre plusieurs fois par jour, d’autres en une seule prise ; il faut respecter ces modes de prises pour avoir une efficacité maximale.
  • Ils se prennent plutôt avant les repas, ou avant un petit-déjeuner consistant dans le cas d’une prise unique quotidienne.
  • Ils doivent être évités si le repas est inexistant sous peine d’entraîner des hypoglycémies (chute du taux de sucre sanguin entraînant malaises, voire troubles de la conscience ou coma). En période d’épidémie de gastro-entérite, il arrive souvent d’avoir des nausées et des vomissements, les repas sont absents et le risque d’hypoglycémie est majeur si le sulfamide est absorbé.
  • La dose doit être respectée : dose progressive en augmentant par palier en fonction des résultats obtenus sur les glycémies.
  • Les doses doivent être diminuées chez le sujet âgé, ou si le rein fonctionne mal, car il existe un risque d’accumulation dans le sang et donc d’hypoglycémie.
  • Pas de sulfamide hypoglycémiant au cours de la grossesse.

Les glinides
Les glinides agissent comme les sulfamides en forçant le pancréas à sécréter de l’insuline au moment des repas.
(Nom commercial des glinides : NovoNorm®)
Le minimum à savoir
  • Les glinides doivent être pris juste avant les repas.
  • Ne pas les prendre si le repas est sauté car, comme pour les sulfamides, il y a un risque d’hypoglycémie.
  • Ils ne sont pas autorisés quand le rein fonctionne très mal ou pendant la grossesse.

Troisième étape : bithérapie

Quand au bout de 6 mois d’un seul médicament à dose maximale accompagnée d’une surveillance diététique, l’HbA1c reste supérieur à 6,5% ; il faut un traitement plus intensif. Le médecin choisira alors de combiner deux traitements selon le patient.

Metformine + Sulfamide ou glinide
Metformine + Glitazone
Metformine + Inhibiteur des alphaglucosidases
Sulfamide ou glinide + glitazone
Sulfamide ou glinide + Inhibiteur des alphaglucosidases.


Les inhibiteurs des alpha-glucosidases

Ces médicaments diminuent l’absorption des sucres de l’intestin vers le sang (sucres absorbés au cours des repas) : ils diminuent donc la glycémie après les repas.
(Noms commerciaux des inhibiteurs des alpha-glucosidases : Diastabol® - Glucor®)
Le minimum à savoir
  • Les médicaments se prennent au début des repas, à la première bouchée.
  • Ils peuvent entraîner des ballonnements et des gaz intestinaux parfois abondants.

Les glitazones

Ce sont les médicaments du diabète de type 2 les plus récents.
Ils améliorent la sensibilité à l’insuline des tissus notamment musculaires et graisseux. Leur mode d’action est un peu différent : ils permettent de créer des nouvelles cellules graisseuses qui pourront stocker le sucre et les graisses circulant dans le sang.
(Noms commerciaux des glitazones : Actos® Avandia®)
Le minimum à savoir
  • L’emploi des glitazones est délicat et nécessite un partenariat entre diabétologue, médecin traitant et patient.
  • Les glitazones ont de nombreux effets indésirables, notamment une insuffisance cardiaque.

Quatrième étape : trois médicaments


En cas d’échec de la bithérapie (lorsque l’HbA1c dépasse 7%), il est nécessaire d’intensifier encore le traitement. Un troisième médicament peut être ajouté.
Metformine + sulfamide ou glinide + glitazone

Cinquième étape : l’insuline

Au bout d’un certain nombre d’années, le pancréas ne fournit plus assez d’insuline, les sulfamides deviennent donc moins efficaces et la glycémie augmente. Cet épuisement de la sécrétion d’insuline fait partie de l’histoire naturelle du diabète de type 2.
Quand l’HbA1c atteint ou dépasse 8% alors que les médicaments oraux sont à la dose maximale, l’insuline en injection devient nécessaire, souvent en complément des autres médicaments du diabète. Encore faut-il s’assurer que les médicaments ne soient pas oubliés trop souvent et que l’hygiène alimentaire soit respectée.
L’insuline fera baisser la glycémie et diminuera à long terme le risque de développer des complications vasculaires, cardiologiques ou neurologiques.

Il n’y a pas de diabète grave ou moins grave suivant l’utilisation ou non d’insuline : il n’y a que des diabètes bien ou mal équilibrés. Dans notre pays, la peur des piqûres a été un frein à un meilleur équilibre du diabète de type 2, contrairement aux populations anglo-saxonnes ou germaniques.
Cette résistance est en train de tomber grâce aux médecins mieux formés, grâce à l’industrie pharmaceutique qui perfectionne l’insuline et le matériel d’injection, et grâce aux patients, mieux informés, qui acceptent plus facilement ce traitement.

Le minimum à savoir
  • Le passage à l’insuline dans le diabète de type 2 ne se décide pas en urgence : il se discute avec le patient, le diabétologue et le médecin traitant.
  • Le passage à l’insuline peut aussi être transitoire lors d’une infection ou d’une opération chirurgicale.
  • L’insulinothérapie peut être débutée à l’hôpital, ou au domicile. Dans les deux cas, le médecin doit former le diabétique et l’aide d’une infirmière peut être nécessaire. Cette éducation ne se fait pas en une seule consultation ; un programme éducatif doit être élaboré entre médecin et patient.

L’insuline facile

• Des lecteurs simples vous aident à surveiller vous-même votre glycémie tout au long de la journée.

• Les stylos injecteurs sont pratiquement indolores et permettent des injections d’insuline facilement.

• Les risques de l’insuline sont surtout les hypoglycémies, mais elles sont peu fréquentes et les programmes éducatifs permettent d’apprendre à les maîtriser et les prévenir.



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